Joseph Stiglitz: « L’austérité va détériorer encore plus l’économie française »

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Dans un interview accordé aux Inrocks, à l’occasion de la sortie de son livre « Le prix de l’inégalité« , le prix Nobel d’économie revient sur la situation économique actuelle. Selon lui l’augmentation des inégalités génère une baisse de la demande généralisée qui est l’une des principales cause des déséquilibres économiques que nous traversons. D’autre part, la collusion entre le lobby financier et le pouvoir politiques qui se mettent au service des « 1% », aux États-Unis comme en Europe, ne pousse guère à l’optimisme.

Notre système économique, financier et politique est à bout de souffle. Quelles sont les principales raisons de ce grave dysfonctionnement ?

Joseph E. Stiglitz – Un des points sur lesquels j’insiste dans mon dernier ouvrage, Le Prix de l’inégalité, c’est l’imbrication entre le système financier et le système politique américains. On a laissé se développer des inégalités économiques béantes, qui ont amené à l’inégalité politique, qui fait que ceux du sommet de la pyramide dirigent et contrôlent tout, ce qui amène à encore plus d’inégalités ! C’est un immense cercle vicieux.

Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d'Economie

Joseph Stiglitz: en vrai la situation économique le fait moins marrer...

On a ainsi assisté ces trente dernières années aux États-Unis à un très étrange phénomène : les inégalités se sont creusées et les gouvernements en ont fait de moins en moins pour les corriger !

Votre vision critique du système américain s’applique-t-elle à tout l’Occident, voire au monde entier ?

Les forces du marché sont globales, mais ses effets diffèrent selon les pays. Les situations dépendent en partie des politiques menées localement. Il y a un aspect optimiste à ce constat, c’est que les inégalités peuvent être combattues par un changement de politique. Le Brésil en est un bon exemple : l’action du président Lula a réduit les inégalités, même si tout n’est pas parfait. L’aspect pessimiste, c’est que le type de cercle vicieux entre politique et finance tel qu’on l’observe aux États-Unis rend le changement politique très ardu – l’économie y est modelée par la politique mais la politique y est modelée par les puissances économiques et financières.

Vous utilisez une formule très parlante sur l’état de nos démocraties rongées par la finance : le principe “1 habitant-1 vote” a été remplacé par le principe “1 dollar-1 vote”…

Cela illustre la thèse principale de mon livre : nous payons nos inégalités au prix fort. Tendre vers plus d’égalité, c’est bien sûr une question de morale, d’éthique, de justice, mais pas seulement. Les inégalités affaiblissent l’économie, dégradent la démocratie, fracturent la société. Les banques qui pratiquent le crédit prédateur ou spéculent sur des actifs pourris, les dirigeants qui touchent de gigantesques bonus, les entreprises qui s’assurent des situations de monopole, tout cela distord l’économie et met en péril la cohésion sociale. Quand le contrat social se rompt, on ne peut plus obtenir les investissements publics nécessaires dans l’éducation, les infrastructures… Quand l’argent est siphonné vers le haut de la pyramide, la demande diminue parce qu’il y a davantage de pauvres et que les riches ne dépensent pas toute leur fortune. La faiblesse de la demande est la principale cause de la faiblesse de l’économie actuelle.

Vous montrez bien comment le “1 %” du sommet a convaincu le reste de la société que ses intérêts particuliers coïncidaient avec l’intérêt général, ce qui est faux…

C’est un des aspects les plus saisissants de la situation actuelle, notamment aux États-Unis. Comment est-il possible que, dans une démocratie, les richesses ne profitent pas à la majorité des citoyens mais au 1 % du sommet ? Premièrement, tout est fait pour décourager les citoyens d’aller voter. Deuxièmement, on persuade ceux qui votent de voter pour quelque chose qui n’est plus vrai. Ceux qui sont au sommet excellent dans cet exercice, et pour cela, ils ont l’argent, les médias, le savoir-faire psychologique qui s’appelle aussi le marketing… Mon ouvrage tente de démonter toutes ces idées fausses, comme par exemple la croyance que les États-Unis sont le pays de la possibilité de réussir. C’était peut-être vrai jadis, mais ça ne l’est plus depuis trente ans. Ou l’idée que lutter contre les inégalités coûterait très cher à la société. Je démontre qu’au contraire la société et l’économie se porteraient mieux.

Le 1 % s’enrichit en détruisant l’économie, la société, la démocratie. Mais si la société s’effondre, les ultrariches s’effondreront avec, comme sur le Titanic. Pourquoi le 1 % ne réalise-t-il pas que l’intérêt général est aussi son intérêt à long terme ?

Vous évoquez là le concept d’intérêt bien entendu. C’est Tocqueville qui l’a élaboré dans son livre De la démocratie en Amérique, où il notait que cet intérêt bien entendu qui profite aussi bien à la collectivité qu’aux plus riches était le génie de l’Amérique. Mais nous l’avons perdu. Cependant, des gens faisant partie du 1 %, comme Warren Buffett ou George Soros, sont conscients de ces problèmes et tentent d’agir, comme quand Buffett a déclaré qu’il trouverait normal que l’on augmente significativement ses impôts. Malheureusement, la majorité des 1 % ne voit que ses intérêts à court terme. En France, vous venez de connaître un exemple frappant de ces ultrariches qui privilégient leur intérêt individuel à l’intérêt général (Stiglitz fait allusion à la demande de nationalité belge de Bernard Arnault – ndlr).

Notre Président, François Hollande, qui avait mené campagne contre la finance égoïste, vient d’annoncer aux Français deux années d’austérité. Qu’en pensez-vous ?

C’est très déconcertant, d’autant que l’austérité va détériorer encore plus l’économie française. Merkel, Hollande et d’autres dirigeants européens disent “l’austérité n’est qu’un volet, l’autre, c’est la croissance”. Beau discours, mais qui n’est pas du tout suivi par les actes. Le volet européen de croissance est très marginal et l’austérité massive va la tuer dans l’oeuf. On a l’impression qu’ils craignent les réactions des marchés, comme quand Clinton est arrivé au pouvoir. Malgré tout, Clinton avait su convaincre les marchés qu’en période de récession il fallait accepter les déficits et être fiscalement responsable, le temps de retrouver de la croissance puis des surplus budgétaires.

Comment expliquez-vous que Barack Obama n’ait pas su être à la hauteur de ses promesses ?

Depuis deux ans, il fait face à un Congrès majoritairement républicain, mais ça n’explique pas tout. Comme Clinton, Obama a été intimidé par les marchés mais les a moins bien gérés. Les marchés lui ont dit : “Gardez les choses en l’état, ne faites rien. Donnez-nous tant de milliards de dollars, nous allons nous stabiliser et l’économie reprendra. Et puis choisissez comme conseillers économiques des gens en qui nous pouvons avoir confiance.” C’est-à-dire des hauts responsables financiers qui ont créé la crise ! N’importe quelle personne sensée aurait pensé que c’était là une option absurde, mais pas lui. Je pense qu’au fond de lui-même, Obama est d’un tempérament conservateur. Il se dit : ne secouons pas le navire, restons dans la continuité des choses”.

Mais le navire est déjà très secoué par la crise, il est peut-être même en train de couler ?

C’est la grande erreur d’Obama : s’être entouré de gens qui ont euxmêmes secoué le navire, en spéculant, en prenant des risques énormes avec l’argent des ménages, en inventant des produits financiers incompréhensibles, etc. Ces financiers ont dit à Obama : “Faites-nous confiance, on va réparer les dégâts.” Évidemment, ils n’ont rien réparé et ont aggravé les problèmes.

Si Obama est réélu, si les démocrates redeviennent majoritaires au Congrès, n’aura-t-il pas la voie grande ouverte pour réformer ?

Je l’espère, mais les probabilités sont faibles. Deux raisons à cela. La première, comme je l’ai dit, c’est sa personnalité prudente, son manque d’audace. En matière de santé, il a amélioré les choses mais n’a pas osé bouleverser notre système en créant une vraie sécurité sociale. La seconde raison, c’est le Congrès. Les liens entre sénateurs, représentants et lobbies financiers sont encore plus problématiques qu’à la Maison Blanche. Même une majorité démocrate ne garantirait pas que les décisions que pourrait prendre Obama pour réduire les inégalités seraient suivies d’effets. Le choix de l’élection présidentielle est quand même clair : soit un grand pas en arrière avec Romney, soit un minime pas en avant avec Obama. Mais je crains que le futur des États-Unis aboutisse à une société improductive, fondée sur une économie duale, où de plus en plus de gens seront marginalisés, aliénés, où seule une petite minorité vivra confortablement. Ce scénario est déjà en germe, il suffit de se balader pour le constater. Je donne une statistique parlante dans le livre : le salaire moyen d’un facteur est aujourd’hui plus bas qu’en 1968 !

Si vous étiez président des États-Unis, quelles seraient vos actions prioritaires ?

D’abord, réformer le système éducatif de façon à retrouver l’égalité des chances. Ensuite, réinstaurer des règles éthiques pour les banques et pour les dirigeants de multinationales. Réorienter toute notre législation en fonction de ce qui sert les 99 % et non les 1 %. Je suis partisan de laisser libres d’agir des adultes consentants, à condition que l’équité d’information de chacun soit garantie. Mais quand il y a exploitation de l’ignorance de l’autre, non. Quand les banques vendent en connaissance de cause des produits risqués à des clients ignorants, quand se produisent des scandales comme celui du Libor, ce n’est pas acceptable. Ma troisième priorité serait de créer un véritable système d’imposition progressif. Comment une démocratie peut-elle tolérer que le taux réel d’imposition des plus riches soit seulement de 15 % ? Romney paie 13 % d’impôt sur ses revenus déclarés, alors que chacun sait que la plus grosse part de sa fortune est déposée aux îles Caïmans ! Comment une démocratie peut-elle accepter qu’un fraudeur fiscal de cette ampleur puisse se présenter à l’élection présidentielle ? Et Romney n’est pas gêné du tout, ne présente aucune excuse. C’est incroyable !

Et si vous étiez Merkel ou Hollande, que feriez-vous pour la zone euro ?

Déjà, vous êtes en meilleure position que les États-Unis parce que vous avez de bons systèmes de santé et de protection sociale. Le plus gros problème de la zone euro, ce sont ses règles ! Chaque pays peut garder ses particularités culturelles, mais il faudrait tendre vers un fédéralisme économique, fiscal et financier tout en conservant votre modèle social.

Si l’Europe faisait cela, vous pourriez ensuite définir une stratégie de croissance commune. De plus, ce fédéralisme empêcherait la spéculation des marchés contre tel ou tel pays. Mais je crains que les courants libéraux l’emportent et que l’Europe tende plutôt vers le modèle américain que vers le modèle scandinave. La situation de l’Allemagne n’est pas aussi florissante qu’on le dit. On met souvent en avant les statistiques allemandes, le PIB allemand, mais on parle moins de la condition du travailleur moyen qui n’est pas si reluisante. Oublions un peu le PIB et observons les conditions de vie de la majorité des citoyens, car un système économique qui ne profite qu’à la minorité au sommet est pour moi un échec.

Comment faire remonter vos analyses jusqu’au pouvoir politique et les transformer en actes ?

Certains conseillers d’Obama lisent nos ouvrages, comme Alan Kruger, chef de son conseil économique. Il existe des voix qui relaient nos idées, mais le système politico-financier en place est très lourd à bouger.

À un certain point d’inégalités et de souffrances, croyez-vous à un développement de mouvements comme Occupy Wall Street et à un soulèvement du peuple américain ?

Si on regarde l’histoire des États-Unis, on constate plutôt une passivité relative du peuple américain. Je crois plutôt, hélas, au scénario d’une société duale, avec une majorité appauvrie et aliénée. Et ce que je crains dans cette hypothèse, c’est l’apparition de démagogues qui pourront dire à juste titre “le système ne fonctionne plus, votez pour moi”. On le voit déjà avec le Tea Party. Une de leurs analyses dit “Bush et Obama ont donné des milliards aux banques, coupables de la crise. Les présidents ne nous protègent donc pas. L’État est une partie du problème !” Ils oublient que ce serait encore bien pire s’il n’y avait plus d’État. Une civilisation a besoin de règles, d’une puissance publique. S’il n’y avait pas de code de la route, chacun aurait la liberté de tuer l’autre en roulant vite et n’importe comment. Les feux rouges rendent le trafic plus efficace et plus sûr pour tout le monde.

Publié dans Economie | Marqué avec , , , , , , | Laisser un commentaire

Citation de Werner Sombart

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Werner Sombart, écvonomiste et sociologue Allemand

« Une usine de chaussures ne sert pas à fabriquer des chaussures mais à produire des bénéfices.« 

Werner Sombart, économiste et sociologue Allemand, (1863-1941)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Gaz de schiste, les lobbies contre-attaquent

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

La semaine dernière, dans un discours lors de la Conférence environnementale, François Hollande a annoncé le rejet de sept demandes de permis d’exploration pour les gaz de schiste, et déclaré avoir renoncé à l’exploration et l’exploitation de ces hydrocarbures « non conventionnels » pour l’ensemble de son quinquennat. Cette prise de position claire et inattendue de l’Élysée a donné le top départ d’une intense campagne de lobbying pour reprendre la main sur le dossier. Exemples sur la seule journée de lundi (17/9).

Nicolas Beytout sur France Inter

C’est une des nouveautés de la rentrée 2012 sur France Inter: Nicolas Beytout, ancien directeur de la rédaction du Figaro (de 1996 à 2004) et des Échos (de 2004 à 2007),  propose un éditorial tous les lundis matin sur la radio nationale.

Nicolas Beytout, éditorial du lundi sur France Inter

Nicolas Beytout, éditorialiste du lundi sur France Inter

Lundi, il a consacré intégralement son édito aux déclarations de François Hollande sur les gaz de schiste et aux réactions que la décision présidentielle a générées. Il ne fait guère mystère de son opinion sur le sujet. Morceaux choisis :

« En quelques années seulement, les États-Unis ont spectaculairement réduit leur dépendance en matière d’énergie. Même chose pour l’économie : environ 600 000 emplois ont été créés dans ce pays et on va rapidement atteindre le million. »

« Les prix de cette énergie se sont effondrés, les factures des industriels et des particuliers avec. Le gaz coûte désormais 5 fois moins cher là-bas, alors qu’en France, GDF Suez et le gouvernement jouent au ping-pong sur les hausses de tarifs. »

« […] Tous les économistes s’accordent à dire que le grand bond en avant dans cette technologie a boosté la croissance américaine, une perspective que la France, évidemment, ne devrait pas négliger »

Claude Allègre à « C dans l’air« 

En fin d’après midi c’est dans l’émission « C dans l’air » de France 5, intitulée lundi « Petits cadeaux aux Verts » que le débat sur les gaz de schiste nous poursuit. Le sujet de l’émission a beau être d’ordre plus général (sur la conférence environnementale), l’ancien ministre Claude Allègre ne tarde pas trop à focaliser le débat sur le sujet qui l’a fait venir: défendre la cause des gaz de schiste. En effet, lorsque le journaliste lui demande en tout début d’émission son avis sur la conférence environnementale organisée par le gouvernement, Allègre botte en touche et enchaine « … et puis puisque on est venu pour parler des gaz de schiste, je tenais à dire que…« . Pirouette malhonnête qui ne provoquera aucune réaction chez l’animateur Laurent Bazin qui laissera totalement son émission au main de son bouillant invité.

Claude Allegre lundi à "C dans l'air"

Claude Allègre lundi à "C dans l'air"

S’en suit une litanie d’arguments partiaux et désordonnées qui relèvent plus d’ »éléments de langage » que d’argumentation scientifique (n’en déplaise à notre ancien Ministre). On reconnait d’ailleurs étrangement point à point le discours de Nicolas Beytout du matin: la baisse du coût de l’énergie, la création d’emploi, la bêtise de se priver de telles ressources, l’obscurantisme des opposants etc… Le « summum » étant atteint par Claude Allègre lorsque celui-ci explique que les carburants issus des gaz de schiste émettent moins de CO2 que les hydrocarbures conventionnels, alors même qu’il a toujours été le fer de lance des sceptiques sur le réchauffement climatique. Un comble !

Claude Allègre persistera dans son rabâchage pendant toute l’émission, se permettant même de pourrir le débat dans la foulée de l’intervention de Michelle Rivasi, député Europe Écologie les Verts. Le tout sous le regard affolé de Laurent Bazin… Lamentable !

Une campagne de contre-information dans les règles de l’art

Voici donc, sur la seule journée de lundi, deux manifestations de la contre-attaque organisée pour faire avancer le sujet gaz de schiste auprès de nos décideurs et dans l’opinion. Tout cela n’est pas particulièrement original tant cette campagne de contre-information est classique. La meilleure preuve est que tout cela avait – pour ainsi dire – été scénarisé au préalable.

En 2011 des étudiants de l’École de Guerre Économique avait réalisé une analyse (dans le cadre d’un exercice) imaginant quelles propositions ils pourraient faire à un géant de l’industrie pétrolière pour l’aider à faire avancer l’opinion Française sur les gaz de schiste. Leur travail donne une excellente grille de lecture de la situation actuelle. Peut-être n’avaient-ils pas imaginé au départ à quel point la réalité allait se caler sur leur fiction…

La campagne de contre-information qu’ont imaginée ces étudiants s’articulait autour des axes suivants :

  • Décrire des « éléments de langage » propres à chaque « cible » visée tels que l’assimilation du gaz de schiste au gaz naturel, la fiabilité des procédés d’extraction, les possibles récupération et retraitement de l’eau etc
  • Proposer la création d’un comité d’experts (scientifiques, sociologues, économistes, politiques) dont le discours viserait à légitimer l’extraction des gaz de schiste
  • Concernant le grand public, jouer sur l’affect, avec le slogan « On vous vole vos emplois ! »
  • Mettre en place un maillage strict des moyens de communication (blogs, Wikipédia, réseaux sociaux, Twitter, référencement dans les moteurs de recherche, applications mobiles)
  • Tenter de faire assimiler les contestations à des prises de positions « partisanes et idéologiques » auprès du grand public et des décideurs
  • Etc

Ça vous rappelle quelque chose ?

Publié dans Economie | Marqué avec , , , , , , , | Laisser un commentaire

L’économiste Jacques Sapir appelle à dissoudre la zone euro pour sortir de la crise

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Lundi, dans une tribune dans le Monde, l’économiste français Jacques Sapir a lancé un appel au retour aux monnaies nationales pour sortir l’Europe de la crise. Un diagnostic sans appel sur l’échec de la zone euro et de ses politiques, qu’il a déjà largement développé dans un article fleuve au mois de Juin: « Pour l’Euro, l’heure du bilan a sonné« . Nous reproduisons ci-dessous les principales conclusions de ce plaidoyer pour une révision du diagnostic de la crise, et pour que les états européens prennent enfin conscience de la nécessité de renoncer à cette monnaie unique qui aujourd’hui les enfoncent.

NB: Nous ne reproduisons ci-après que les conclusions de l’article de 30 pages de Mr Sapir. L’ensemble des éléments qui étayent la démonstration (chiffres, graphes et arguments) sont à retrouver dans la version originale. Celle-ci est accessible en ligne en entier sur le site de la Fondation maison des Sciences de l’Homme (FMSH) ou sur Pandora Vox.
[Jacques Sapir, Pour l’Euro, l’heure du bilan a sonné : Quinze leçons et six conclusions, FMSH-WP-2012-12, juin 2012].
Jacques Sapir, économiste Français pour sortir de la zone euro

Jacques Sapir appelle à dissoudre la zone euro

Jacques Sapir détaille dans son article comment la crise de liquidités et la crise de la dette sont issues d’une crise de compétitivité de la zone Euro. Celle-ci est largement due à l’hétérogénéité économique des pays de la zone Euro, ne permettant pas une politique monétaire favorable à chacun d’entre eux.

En n’établissant pas le bon diagnostic la Banque Centrale Européenne et les gouvernements Européens ne proposent que des mauvais remèdes: au final les plans d’austérités successifs et les politiques de déflation salariales sont un retour aux politiques des années 30, sans plus de succès. Malheureusement l’application de ces plans de rigueur – avec toutes leurs conséquences –  ne pourra se faire qu’en mentant aux peuples et en établissant une sorte de dictature technocratique. Processus qui est déjà en cours.

Faute d’avoir été réalisée au préalable on essaie de nous vendre que l’union politique (matérialisée par plus de fédéralisme) peut être réalisée après l’union monétaire. Mais cela ne résultera en réalité qu’en un massif transfert de pouvoir vers l’Allemagne et les technocrates de Bruxelles.

La seule solution raisonnable dans ce contexte est donc une dissolution coordonnée de la zone euro pour pouvoir rétablir notre compétitivité et réduire les écarts entre les économies Européennes en dévaluant.

Analyse de la crise de la zone Euro (par Jacques Sapir)

Leçons et constats sur les 10 ans de monnaie unique au sein d’une Europe subissant la concurrence des pays émergents:

  1. Si l’on applique une monnaie unique à des pays dont les structures économiques, mais aussi les dotations en facteurs de production, sont très divergentes, les écarts vont mécaniquement s’accroître dans le temps provoquant un phénomène de divergence massive.
  2. L’Euro impose une politique monétaire unique pour les pays de la zone. Or, tant les conjonctures économiques que les déterminants structurels de l’inflation (comme les problèmes de répartition des revenus mais aussi la présence de chaînes logistiques plus ou moins sensibles à des hausses de prix susceptibles de se reporter de proche en proche) impliquent que les pays ont des taux d’inflation structurelle différents.
    1. L’endettement a été rendu possible par la « bulle » sur les taux lors des premières années de l’Euro. En effet, de 2000 à 2007 il n’y avait que 35 points de base (0,35%) de différence entre des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas et des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande.
    2. La bulle d’endettement a été encouragée par la BCE qui non seulement n’a rien fait contre ce qui était une situation profondément malsaine, mais s’est même réjouie de la situation et cela sans voir que cette situation impliquait une accumulation des dettes extrêmement inquiétante dans de nombreux pays et le déclenchement de bulles immobilières en Espagne et en Irlande.
  3. La crise de la dette est donc fille de la crise de compétitivité et non l’inverse. Sans l’accroissement de la dette, dette des ménages ou dette publique, la zone Euro – qui a déjà eu le taux de croissance le plus faible de l’OCDE de 2000 à 2007 – aurait connu une stagnation dramatique dans ces années.
  4. Le déficit budgétaire a été chronique dans notre pays depuis environ 20 ans. Cela n’a pourtant pas empêché le chômage d’être à un niveau particulièrement haut et l’emploi industriel de baisser plus vite que dans les pays voisins qui, eux, ne se privèrent pas de dévaluer pour restaurer leur compétitivité (Italie, Grande-Bretagne).
  5. On voit bien désormais que la crise de compétitivité détermine la possibilité – ou non – de trouver une solution à la crise de liquidité. Ce sont les inquiétudes sur l’avenir de l’économie italienne qui ont poussé les investisseurs italiens à se détourner de l’achat des bons du Trésor, provoquant l’aggravation soudaine de la crise de liquidité.
    Faut-il sortir de l'euro ? par Jacques Sapir

    « Faut-il sortir de l’euro ? » de Jacques Sapir publié en Janvier 2012

  6. L’Euro engendre une crise globale qui va bien au-delà de la crise de liquidité que nous affrontons actuellement. En fait, issue de la crise de compétitivité, la crise de liquidité engendre une réaction du système financier qui, par la contrainte qu’elle exerce sur l’investissement, aggrave la crise de compétitivité. Cette crise conduit à un pourrissement de la situation des appareils productifs, dont il importe de sortir au plus vite.
  7. Le coût pour l’économie française de la monnaie unique a été particulièrement élevé, qu’on l’estime en croissance « perdue » (différence entre la croissance notionnelle et la croissance réelle) ou qu’on le mesure en termes de déficit public et des comptes sociaux.
  8. L’Euro est la véritable cause de la désindustrialisation française qui aujourd’hui prend une tournure véritablement dramatique mais qui s’inscrit dans une perspective historique d’au moins deux décennies. Il faut savoir de plus qu’à tout emploi industriel perdu correspond entre 0,8 et 1,5 emplois non industriels associés. Les plans sociaux qui s’annoncent aujourd’hui ne sont que le début d’une vague qui risque de tout emporter.
  9. Le pari du fédéralisme est une impasse politique dans la mesure où ce « fédéralisme » aboutirait au transfert massif du pouvoir politique vers l’Allemagne. La règle politique qui veut que qui dispose des fonds finit par décider s’imposerait en quelques années.
    1. Ce plan ne fait que refléter, et consolider, la vision « disciplinaire » ou « punitive » d’un fédéralisme budgétaire qui est celle de l’Allemagne. Il n’y a nul fédéralisme dans ce plan mais le camouflage de la position allemande sous les couleurs d’un soit disant fédéralisme.
    2. Par ailleurs, un fédéralisme réel ne serait possible qu’à la condition d’être cohérent économiquement. Il faudrait donc pouvoir adosser le fédéralisme budgétaire au fédéralisme fiscal et social et prévoir d’emblée des flux de transferts importants.
  10. Contraints par la même monnaie, liés par des mesures budgétaires qui ne tiendraient aucun compte de la situation réelle de leurs économies, les pays de la zone Euro seraient contraints soit d’accepter le pouvoir d’un seul soit d’entrer dans des conflits des plus en plus violents.
  11. Une dévaluation, apparaît comme une solution préférable à l’entrée dans un cycle de déflation salariale. Elle aurait un effet bien plus fort et bien plus rapide. La relative inefficacité des politiques de déflation salariale par rapport aux dévaluations trouve ses racines dans les rigidités, de court et de long terme, des prix. Les économistes commencent à reconnaître, depuis maintenant près de vingt ans, l’importance de ce phénomène.
  12. Une politique de hausses salariales différenciées ne résoudrait pas les problèmes de différences de structures tant économiques que démographiques ou sociales entre les pays de la zone Euro, sauf à être pérennisée. Mais, pour qu’une telle pérennisation soit possible, il faut que les pays où les coûts salariaux sont plus élevés ou qui ont des besoins structurels en croissance ou en inflation plus élevés, puissent dévaluer régulièrement. La politique d’inflation salariale asymétrique qui est présentée comme une solution dans un cadre fédéral se révèle donc elle aussi parfaitement illusoire.
  13. Il est donc urgent de prendre conscience que la crise de l’Euro est globale, même si elle se décline en crises de compétitivité et crise de liquidité, même si elle frappe de manière différente – en fonction des politiques mais aussi des situations de départ elles-mêmes différentes – les pays.
  14. Si l’on veut faire appliquer dans toute leur rigueur et dans toutes leurs conséquences les politiques censées « sauver l’Euro », alors il faudra, de gré ou de force, retirer le pouvoir et la souveraineté des mains du peuple. Il faudra mettre en place une dictature technocratique dans ces pays et, cette logique est inévitable, cette dictature étant sourde aux intérêts différents et divergents qui naturellement existent, il faudra immanquablement que cette dictature se transforme en Tyrannie.
    1. Même si nous passons – volontairement – sous silence le fait qu’une telle politique de rigueur et de déflation salariale constituerait un total reniement des promesses faites pendant la campagne de François Hollande, il y a gros à parier que la situation sociale serait très détériorée et que des émeutes pourraient survenir de manière régulière dans un certain nombre de banlieues, en France ou ailleurs.
  15. La modification de la répartition des revenus, dans un contexte récessif comme on le connaît désormais en Europe, ajouterait la crise à la crise et ferait exploser les niveaux de chômage à relativement court terme.

Conclusions et préconisations (par Jacques Sapir)

Conclusions à tirer de la précédente analyse et le plan d’action à mener:

  1. La zone Euro était donc structurellement viciée à partir du moment où elle se faisait sur des pays aux structures économiques trop différentes et où elle ne s’accompagnait pas de la mise en commun d’un budget important pour assurer de manière permanente des subventions aux pays les moins performants. Elle a de plus accru les écarts de performances économiques entre les pays et étouffé les économies les plus faibles en raison du ralentissement de la croissance engendré par la politique malthusienne de la Banque Centrale Européenne et le taux de change qui a été, à partir de 2002, très largement surévalué.
  2. Devant l’aggravation de la crise et les interconnections entre la crise de compétitivité, la crise de solvabilité et la crise de liquidité, les gouvernements et la BCE s’épuisent à colmater les brèches. Mais, l’efficacité et la durée de l’effet de ces politiques déclinent rapidement.
  3. Ce processus signifie que la fin de l’Euro est en réalité actée par les agents financiers. Il traduit la conscience de plus en plus grande des acteurs du risque d’autonomie de la politique monétaire nationale. Or, ce risque ne peut provenir QUE de la fin de la zone euro.
  4. Les politiques mises en œuvre, soi-disant pour « sauver » l’Euro, ont des conséquences désastreuses. Ces politiques de déflation salariale sont désormais appliquées systématiquement dès qu’un pays donne des signes de faiblesse. Mais ces politiques ne font qu’empirer la crise et provoquent une accélération de la crise de liquidité en particulier.
  5. Il importe donc de convaincre nos partenaires de dissoudre au plus vite la zone Euro, et de la dissoudre totalement pour que toutes les dettes soient immédiatement re-dénominées en monnaies nationales. Cette dissolution devrait être une décision commune. Elle ne laisserait pas subsister de monnaie appelée « Euro » afin de couper court à toute contestation juridique sur la re-dénomination des dettes tant publiques que privées.
  6. Si l’Euro est aujourd’hui condamné, à la fois du fait de ses impacts de long terme et de celui de la crise de liquidité actuelle, il importe néanmoins de préserver les principes d’une coordination monétaire avec les pays qui seraient prêts à y souscrire. La solution optimale serait le passage d’un Euro « monnaie unique » à un Euro « monnaie commune ».
Publié dans Economie | Marqué avec , , , , , , , | 3 commentaires

Le baptême de Clovis

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

La Liberté guidant le peuple, images historiques, mémoire collectiveCes images qui ont fait l’Histoire…

Chaque semaine, une image ou une photo qui a marqué notre mémoire collective. L’occasion de revenir sur les évènements majeurs et les « images d’Épinal » qui ont façonné notre souvenir du passé.

25 décembre 496 ?: Clovis, roi des Francs est baptisé par Saint Rémi, évêque de Reims. Probablement préparée par le mariage de Clovis avec la princesse Clotilde en 493, (une Burgonde chrétienne nièce du roi Gondebaud de Lyon), la conversion au christianisme du roi païen fait date dans l’histoire de l’Europe occidentale.

En effet, Clovis est alors le seul roi barbare à avoir embrassé le christianisme alors que tous les autres souverains germaniques d’Occident sont adeptes de l’arianisme. Il bénéficie alors de l’appui enthousiaste de l’ensemble de l’Église de Gaule, ce qui a joué un rôle déterminant dans l’hégémonie que Clovis a fini par imposer à toute la Gaule en facilitant notamment sa conquête de l’Aquitaine.

Baptême de Clovis à Reims

Le baptême de Clovis par Saint Rémi à Reims, vers 496. Enluminure. (BNF, Paris.)

Retrouvez toutes les images qui ont fait l’Histoire.
Publié dans Images et Histoire | Marqué avec , , , , | Un commentaire

Le China Daily nous explique pourquoi le régime chinois vaut mieux que la démocratie

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

La Chine se développe aujourd’hui à une telle vitesse qu’on en oublie parfois comment son régime politique fonctionne. A Pékin, on peut par exemple constater les pages manquantes dans les journaux étrangers pour mesurer la censure d’État, mais rien ne vaut une lecture du China Daily (journal officiel du régime, en Anglais) pour se faire une idée de la mainmise idéologique du Parti sur l’opinion. Entre un billet sur les bienfaits du développement forcé du Tibet, et un autre sur le naufrage électoral Américain, voici par exemple un article de la semaine dernière expliquant sans honte pourquoi la Chine a le système politique le plus adapté. Attention, « Spirit of collective leadership » (NDLR: « L’état d’esprit d’une gestion collective ») décoiffe nos idées reçues sur la démocratie ! Ci-dessous (en Anglais).

Spirit of collective leadership

Updated: 2012-08-11 07:47
By Hu Angang ( China Daily)

Effective mechanisms of CPC help ensure sound political progress and pave the way for country’s development. Adopted in most countries across the world, the presidential system has long been hailed as a democratic system for modern countries.

China Daily logo

Elected directly or indirectly through nationwide elections, the president stands as the head of state when dealing with foreign countries and leads the formulation of foreign policies. Domestically, the president acts as the chief of government, and decides on domestic policies.

In China, however, it is a different story. Here, a collective leadership system has been created through joint efforts of a new and modern political party and country, namely, the multi-member Standing Committee of the Political Bureau of the Communist Party of China, which works under the mechanism of collective leadership.

According to the Constitution of the Communist Party of China, the members on the Standing Committee, the CPC general secretary, the secretary of the Central Discipline Inspection Commission and the chairman of the Central Military Commission shall be chosen through democratic elections by the Party’s national congress and its central committee.

On the government side, the Constitution of the People’s Republic of China says that all State leaders, including the president, the vice-president, the chairman of the Standing Committee of the National People’s Congress, the premier, the vice-premiers and the chairman of the Military Commission of the Central Government shall be democratically elected by the NPC (NDLR: National People’s Congress).

There are nine members on the Political Bureau Standing Committee, representing the country’s top leading bodies and exercise joint leadership over Party, government and military affairs. Forming a core of collective leadership featuring clear division of work, cooperation and coordination, this mechanism can be described as collective leadership with Chinese characteristics.

Why has China created and developed such a collective leadership system? The answer is to be found both in the political logic of the evolution of the ruling history of the Party and in the logic of governance of a country meeting every basic condition of a super country.

  • First, China is a super country in population, which is 1.6 times that of the aggregate population of the United States and 27 European Union countries.
  • Second, China is a super country in size but suffers from big development gaps between its urban and rural areas and between its different regions, gaps wider than that seen in European or US history.
  • Third, China is a super country in governance, with five levels of governments, two more than in the US. It is difficult to coordinate these governments, and even more difficult to administer them.
  • And lastly, the CPC is a super ruling party with more than 80 million members and, therefore, close supervision and tight control are an absolute necessity.

All this makes the bipartisan system, the tripartite system, the presidential system and the bicameral system followed in most countries too simplistic, too limited and too defective for application in China.

Some of the systems were tried out in China by various regimes after the 1911 Revolution which dethroned the Qing Dynasty (1644-1911) emperor. One after another, however, they ended in failure, with none proving to be a solution for a « land of total disunity », a phrase used by Dr Sun Yat-sen to describe China’s situation in those days.

During the course of building a new China, the CPC made every effort to find a model fit for the country’s national conditions and development stage. Through constant exploration, experiment and adjustment, it finally « crossed the river by feeling the stones » and put in place the current collective leadership system for a « super state apparatus ».

As a super country, China must have a super state apparatus. This is not only a subjective selection, but also an objective mandate. Neither is China the only case in the world. In a super society with more than 1.3 billion people born into 56 ethnic groups in about 2,860 counties across 30-plus provincial administrative regions, high-quality and effective governance is of key importance.

A most important feature of the « collective leadership system with Chinese characteristics » lies in the word collective, which means that it is composed of a group of members instead of a single president, consists of a large number of organs instead of just one, relies on the wisdom of a team instead of an individual, and opts for collective instead of personal decision-making.

As the head of the central leading team, the CPC general secretary plays the role of a guide and leader. Such a system will make it possible to pool the wisdom of the whole leading team. This has been proved by what China has achieved so far. Through a study of the Political Bureau Standing Committee of the 16th and the 17th Central Committee of the CPC, I have found five major mechanisms operating in the collective leadership system with Chinese characteristics:

  • First is the mechanism of collective appraisal of candidates, and collective withdrawal and succession of membership, which both terminates the tradition of individual succession of power seen in China’s history and prevents selection of politicians totally through election as practiced abroad.
  • The second, the mechanism of collective coordination and distribution of responsibilities, is an effective firewall against indecision, buck-passing and opposition in the decision-making process.
  • The mechanism of collective study, the third, leads to common view through sharing of decision-making wisdom and expertise.
  • The fourth, the mechanism of collective inspection and investigation, gives the members a solid ground to speak, to propose and to decide.
  • And the last, the mechanism of collective decision-making, prevents an individual from making decisions on major issues and allows timely correction of mistakes.

At the core of these five mechanisms is the mechanism of collective decision-making. Viewed from the theory and practice of decision-making, the collective leadership system has its advantages in terms of information sharing and correct decision making, thanks to its democratic nature.

Just as Deng Xiaoping said in 1990, the key issue in China is that the CPC has a good Political Bureau, a good Political Bureau Standing Committee, in particular. So long as nothing goes wrong in this link, China will remain as stable as Mount Tai. This conclusion has proved true throughout China’s development over the past 30 years.

The author is director of the Institute for Contemporary China Studies and professor of economics at Tsinghua University.

(China Daily 08/11/2012 page5)

Publié dans Monde, Politique | Marqué avec , , , , , , | Un commentaire

Citation de Guy Bedos

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Guy bedos (image SIPA)

« Je vais bien. Et si tout le monde allait aussi bien que moi, j’irais beaucoup mieux.« 

Guy Bedos, humoriste, acteur et scénariste Français, (1934-)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , , | Laisser un commentaire

Le drapeau rouge flottant sur le toit du Reichtag

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

La Liberté guidant le peuple, images historiques, mémoire collectiveCes images qui ont fait l’Histoire…

Chaque semaine, une image ou une photo qui a marqué notre mémoire collective. L’occasion de revenir sur les évènements majeurs et les « images d’Épinal » qui ont façonné notre souvenir du passé.

2 Mai 1945: le 2 Mai 1945 l’Armée Rouge prend Berlin et précipite la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe. Mandaté par le régime communiste pour immortaliser ce fait historique, Evgueni Khaldeï, photographe à l’agence de presse soviétique TASS, cherche le meilleur cadrage possible pour son cliché, avec un arrière-plan impressionnant. Il finit par trouver son bonheur sur le toit de la façade Est du Reichstag.

Kaldeï se souvient : « J’ai sorti le drapeau que j’avais sur moi et j’ai dit à trois jeunes soldats : grimpons sur le toit et hissons-y le drapeau. Nous montâmes jusqu’à la coupole. Sous nos pieds, l’incendie du Reichstag n’était pas maîtrisé et il était impossible de poursuivre notre ascension à cause des épaisses volutes de fumée. »

Lorsque Kaldeï montre ses clichés à son agence pour en faire la photo officielle de la prise de Berlin, il y a un problème: l’officier soviétique qui soutient son camarade perché sur le pilier porte une montre à chaque bras. Ce qui est la preuve que l’Armée Rouge s’est livrée au pillage… Kaldeï est alors sommé de faire disparaître l’une des montres. Ainsi, ce cliché qui est devenu une véritable icône a non seulement été soigneusement mis en scène, mais en plus retouché.

Arrivée la première à Berlin – comme l’atteste ce cliché aux yeux du monde – l’Armée Rouge provoque la chute du nazisme et précipite déjà le monde vers la Guerre Froide.

Le drapeau soviétique flottant sur les toits du Reichstag, 2 Mai 1945, photo de Evgueni Kaldeï

"Le drapeau soviétique flottant sur les toits du Reichstag, 2 Mai 1945", photo de Evgueni Kaldeï

Retrouvez toutes les images qui ont fait l’Histoire.
Publié dans Images et Histoire | Marqué avec , , , , | Laisser un commentaire

Citation de Louise Michel

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

Louise Michel, militante anarchiste et l’une des figures majeures de la Commune de Paris.

« Le pouvoir est maudit, c’est pourquoi je suis anarchiste.« 

Louise Michel, militante anarchiste Française, figure majeure de la Commune de Paris, (1830-1905)

Retrouvez toutes les citations classées par auteur.
Publié dans Citations | Marqué avec , , , | Laisser un commentaire

La libération de Nelson Mandela

Imprimer cet article    Version PDF    Poster sur facebook    Tweeter la page    Ajouter à MySpace    Ajouter sur del.icio.us    Digg this    

La Liberté guidant le peuple, images historiques, mémoire collectiveCes images qui ont fait l’Histoire…

Chaque semaine, une image ou une photo qui a marqué notre mémoire collective. L’occasion de revenir sur les évènements majeurs et les « images d’Épinal » qui ont façonné notre souvenir du passé.

11 Février 1990: Après avoir passé 27 ans en prison, Nelson Mandela est finalement libéré. Celui qui était considéré comme le prisonnier politique le plus connu au monde savoure sa liberté dans les rues de Cape Town, main dans la main avec sa femme, Winnie.

Le jour de sa libération, Nelson Mandela fait un discours depuis le balcon de l’hôtel de ville du Cap. Il y déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, mais annonce clairement que la lutte armée de l’ANC n’est pas terminée. Mandela dit aussi que son objectif principal est de donner à la majorité noire le droit de vote aussi bien aux élections nationales que locales.

Il obtiendra le prix Nobel de la Paix en 1993.

La libération de Nelson Mandela le 11 Février 1990 consacrant la fin de l'apartheid

La libération de Nelson Mandela le 11 Février 1990 consacrant la fin de l'Apartheid (photo Reuters)

Retrouvez toutes les images qui ont fait l’Histoire.
Publié dans Images et Histoire | Marqué avec , , , , | Laisser un commentaire