Marie-Monique Robin est une femme formidable ! Chacun de ses reportages est un film coup de poing qui jette un pavé dans la marre. Cette semaine sera diffusée sur Arte sa dernière enquête sur les poisons qui se cachent dans notre alimentation. C’est mardi soir à 20H45 et il ne faut pas rater ça !
Le terme « journaliste » est tellement galvaudé – et ils se font si rares aujourd’hui – qu’on a inventé une nouvelle expression pour les désigner : les journalistes d’investigation. Marie Monique Robin est incontestablement de ceux là. Gratifiée du prix Albert Londres pour son reportage sur les trafics d’organes en Amérique Latine (« Voleurs d’yeux » en 1993), ses films sont toujours le résultat d’une longue enquête de terrain et sont d’une pertinence rare. Mme Robin n’a aussi pas peur de s’attaquer aux puissants, aux travers de sujets ayant tous pour dénominateur commun la défenses des droits humains. On notera ainsi un film le SIDA à Cuba (SIDA et révolution, 1989), un reportage sur l’implication de l’armée Française dans la légion Condor (Escadrons de la mort, l’école française, 2003) ou une dénonciation de la torture pratiquée par l’armée Américaine (Torture made in USA, 2009). On lui doit aussi quelques enquêtes réalisées en France : « La révolte des femmes battues » en 2000 et « l’École du soupçon » en 2005 qui dénonce les dérives de la lutte contre la pédophilie. Il s’agit donc d’une véritable « pointure » du journalisme d’investigation.
Née dans les Deux-Sèvres de parents agriculteurs, Marie-Monique Robin a effectué ces dernières années une sorte de retour aux sources en s’intéressant de près à l’agriculture et la biodiversité. Ainsi sont nés « Les pirates du vivant » et « Blé : chronique d’une mort annoncée » en 2005, avant le plus célèbre, « Le monde selon Monsanto » sorti en 2008. Mme Robin y raconte l’histoire de la firme de Saint-Louis, depuis son lobbying pour obtenir l’utilisation de son « agent Orange » par l’armée Américaine au Viet-Nam aux début des années 70 ; jusqu’à la position quasi-monopolistique de géant des OGM que la firme à obtenu à grand coup de campagnes d’intox et d’infiltration des milieux scientifiques. Il y a trois ans, en plein débat sur les OGM ce reportage avait fait l’effet d’une bombe, et valu à la journaliste quelques problèmes juridiques avec Monsanto.
C’est donc dans une certaine continuité que Marie-Monique Robin signe aujourd’hui un film sur notre alimentation. Il s’agit d’une grande enquête qui « démontre de manière implacable comment l’industrie chimique empoisonne nos assiettes« . Au travers de quatre reportages, l’auteur passe en revue les produits toxiques que l’on trouve dans notre assiette (pesticides, aspartame, Bisphenol A…) et se rend en Inde étudier l’alimentation dans un état où il y a moins de cas de cancers et moins de gens obèses que dans les sociétés occidentales. (Extraits disponibles sur le site d’Arte ici)
Bref, ne manquez pas « Notre poison quotidien » mardi 15 Mars 2011 à 20H45, sur Arte !
7 réponses à Après « le monde selon Monsanto », ne ratez pas « notre poison quotidien » de Marie-Monique Robin