Cela fait déjà près de deux ans que le long métrage est annoncé, et les fans ne voient rien venir faute d’un budget suffisant. Et la seule bande annonce laisse tout le monde sur sa faim… Une raison de plus pour savourer le court-métrage, sortie en 2004, qui est un petit bijou de cinq minutes. Place à « La révolution des Crabes » !
C’est l’histoire de la terrible condition du Pachygrapsus Marmoratus. Une espèce « qui n’a jamais demandé à voir le jour » selon son auteur Arthur de Pins. Et pour cause ces crabes peuplant l’estuaire de la Gironde, ne peuvent se mouvoir que latéralement.
Ils sont donc condamnés à marcher toujours sur la même trajectoire ! Cette existence d’une incroyable monotonie, désespère le héros narrateur qui tente de philosopher sur son injuste condition. Jusqu’à ce qu’un jour il parvienne à tourner. Ce qui lui fera avoir cette réplique désormais culte:
« […] J’avais réussi à tourner ! Et compris du même coup que si on ne tournait pas, ce n’était pas à cause de notre carapace. C’est parce qu’on était trop cons ! Mais déjà les miens me regardaient avec un drôle d’air… »
Ce film est une petite fable délicieuse contre le conformisme et la dictature de la norme. Les spectateurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompé en lui décernant le prix du public au festival d’Annecy en 2004.
Un film de Arthur de Pins distribué par Metronomic. Film déposé à la SACD sous le N°161892
En attendant la sortie du si attendu long métrage, on pourra toujours se consoler avec la bande dessinée consacré au même univers.
Arthur « deux pinces » – comme il est désormais surnommé avec affection par les fans – propose ici une réinterprétation philosophique et sociale autour de la désormais célèbre problématique de déplacement de son espèce de crabe préférée.
Le second tome (ci-contre) d’une trilogie a été publié l’année dernière au mois de Novembre.