L’élection présidentielle approche et avec elle l’heure des choix… Avec notamment la question clé de ce scrutin: faut-il reconduire le président sortant ? De notre coté nous avons tranché et notre décision est sans appel. Voici 60 raisons pour ne pas (re)voter Sarkozy. Vous pensez que nous basculons dans l’anti-sarkozysme primaire ? Pourquoi faudrait-il qu’il soit primaire ? Nous prenons le parti, au contraire, d’un anti-sarkozysme assumé et argumenté.
1/ Le bilan en politique intérieure
« Je serai le président du pouvoir d’achat »
(N. Sarkozy, Janvier 2007)
- 1/ L’augmentation ininterrompue du chômage: comme nous l’évoquions en fin d’année dernière, le chômage a explosé en France sous le mandat Sarkozy (+40%). Lui qui donnait à François Fillon pour objectif de réduire à 5% le chômage en 2012. Avec 9,6% de chômeurs le mois dernier, on est très, très loin du compte. Dans le même temps en Allemagne le chômage tombait à 6%. C’est un échec complet.
- 2/ L’explosion de la dette: durant le mandat Sarkozy la dette publique Française a été multipliée par deux. La faute à la crise certes, mais surtout aux multiples cadeaux fiscaux qui ont fait dramatiquement chuter les recettes de l’État. Un constat d’échec matérialisé par la récente perte du triple A, le « trésor national » comme il l’appelait.
- 3/ La loi HADOPI: une des lois phare du quinquennat qui choisit délibérément de tourner le dos au projet de « licence globale », pour protéger les droits et assurer des revenus à la création sur Internet. L’aspect uniquement répressif de cette loi n’a pas fournit de solution au problème de la diffusion de la culture sur Internet tout en entravant les libertés individuelles, au point d’être retoquée plusieurs fois par le conseil constitutionnel (notamment sur la coupure de l’accès Internet). Cette loi n’a pas non plus mis fin au piratage.
- 4/ La loi TEPA: cette législation fleuve permet de défiscaliser les heures supplémentaires pour salariés et employeur (le fameux « Travailler plus pour gagner plus« ). Utilisée en coexistence avec les « 35 heures » cette loi a organisé la faillite de l’État (voir notre article à ce sujet), tout en servant de prétexte à d’innombrables niches fiscales totalement abusives (entre autre les investissements dans les écuries de courses chères à Éric Woerth). Sur le plan de l’emploi cette loi a été résolument contre-productive en incitant les entreprises à faire travailler plus les mêmes salariés plutôt qu’à en embaucher d’autres.
- 5/ La RGPP (ou Révision Générale des Politiques Publiques): Il s’agit du fameux « Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux lors des départs en retraite« . Cette politique désastreuse a conduit le gouvernement Sarkozy à supprimer en 5 ans, plus de 150 000 postes de fonctionnaires dans l’Éducation Nationale, dans la police, dans les hôpitaux… etc. A cause de la RGPP, appliquée de façon aveugle, le service publique se retrouve aujourd’hui dans une situation catastrophique dans tous les secteurs. Tout ces sacrifices pour un bénéfice de 500 millions d’euros par an, soit une goutte d’eau comparée aux 3,5 milliards que coûtent par exemple la réduction de la TVA sur la restauration.
- 6/ La suppression de la police de proximité
- 7/ La sécurité routière comme source de revenu: commencé lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, le matraquage des usagers de la route (devenus depuis les « délinquants de la route« ) s’est intensifié durant le mandat. Objectif: tirer un maximum de profit de l’implantation de radars automatiques sous prétexte de lutte pour la sécurité routière.
- 8/ La suppression de l’impôt sur la fortune
- 9/ Un mépris totale pour la culture: suppressions massives des subventions aux associations, aux festivals etc… Exercer dans la culture aujourd’hui en France est devenu un combat quotidien.
2/ Le « style » Sarkozy
« C’est toi qui a dit ça ? Eh ben, descends un peu le dire, descends un peu ! »
(N. Sarkozy, Décembre 2007)
- 10/ La fête au Fouquet’s: la célébration de la victoire en 2007 au Fouquet’s résume à elle seule tout le style de Sarkozy, fait de copinage, de clientélisme et de bling-bling parvenu.
- 11/ Les vacances sur le yacht de Bolloré: séjour sur le Paloma pour plusieurs centaines de milliers d’euros pour 4 jours, payé par Vincent Bolloré
- 12/ « Casse toi pov con !« : au salon de l’agriculture le président s’adresse à un autre visiteur qui lui manque de respect comme dans une cour de récréation.
- 13/ L’altercation avec le pêcheur (voir ci-dessus): En Novembre 2007 Sarkozy s’embrouille avec un pêcheur au cours d’une visite. Comme au salon de l’agriculture c’est la grande classe !
- 14/ La présomption d’innocence de Dominique de Villepin: Sarkozy affirme de New York, devant toute la France, que M. de Villepin est coupable, car il est traduit devant un tribunal. Drôle de conception de la justice, pour quelqu’un qui avait promis de pendre M. de Villepin « à un croc de boucher » quelques temps auparavant…
- 15/ Nomination de son fils à l’EPAD: le style décomplexé de Sarkozy toujours: Nicolas (le père) entend nommer Jean (le fils), 23 ans, aucun diplôme à la tête de l’Epad. On croit rêver. Il faudra un tourbillon d’indignation pour que le président accepte de reculer.
- 16/ Augmentation du salaire présidentiel de 130% en début de mandat. Dire que les citoyens, eux, sont appelés à se serrer la ceinture…
- 17/ La « peoplisation » à outrance de la fonction présidentielle: après l’avoir utilisé jusqu’à la corde en début de mandat et pour son élection – au point de rabaisser la fonction présidentielle au rang de vulgaire VIP – il se plaint aujourd’hui d’une image de président bling-bling. Un juste retour de bâton ?
- 18/ Les services secrets mobilisés pour une rumeur d’adultère présidentiel: c’est sans complexe que Sarkozy mobilise l’appareil de l’État pour son usage privé.
- 19/ L’aménagement de « Air Sarkozy One » pour plusieurs centaines de millions d’euros
3/ Les affaires
« Je veux une République irréprochable »
(Nicolas Sarkozy, Avril 2007)
- 20/ Le Karachigate: vaste affaire autour de rétro-commissions sur des contrats d’armement qui aurait permis le financement de la campagne d’Édouard Balladur en 1995. Alors ministre du Budget et proche du candidat, les noms de Sarkozy et ses proches sont plusieurs fois cités dans le dossier. Depuis qu’il est ministre de l’Intérieur, le président fait tout pour bloquer l’enquête.
- 21/ Affaire Woerth-Bettancourt: affaire aux multiples volets soupçonnant Éric Woerth, alors trésorier de l’UMP (puis ministre du Budget), d’avoir favorisé l’évasion fiscale de Liliane Bettancourt et organisé le financement illégal de la campagne électorale de Sarkozy en 2007.
- 22/ L’affaire Clearstream: une autre affaire dans laquelle Sarkozy est soupçonné d’avoir influencé la justice pour en tirer un maximum de bénéfices et évincer son rival politique: Dominique de Villepin.
- 23/ Les légions d’honneur de Sarkozy: la distribution de légions d’honneur de complaisance qui déshonore la distinction.
- 24/ L’impressionnant dérapage des frais de l’Elysée
- 25/ Le classement sans suite des enquêtes sur des détournements de fonds en Françafrique.
- 26/ Le financement de la campagne de 2007 par Kadhafi: après les déclaration du fils de Kadhafi lui même, c’est un rebondissement dans l’affaire Takieddine qui relance les soupçons.
- Les innombrables « dérapages » du gouvernement Sarkozy ternissent chaque fois un peu plus l’image de la République (entre autre):
- 27/ Affaire Woerth et l’hippodrome de Compiègne: vente d’une forêt domaniale à un prix sous évalué pour la construction de l’hippodrome de Compiègne (voir notre article sur le sujet).
- 28/ La visite et les investissements de la famille Alliot-Marie en Tunisie: Michèle Alliot-Marie était impliquée jusqu’au cou avec le dictateur Ben Ali (voir notre article).
- 29/ François Fillon en vacance chez Hosni Mubarak: quelques mois seulement avant la révolution Égyptienne le premier ministre, à l’instar de sa collègue de la défense, voyage dans l’avion privé du dictateur pour ses vacances personnelles.
- 30/ La mission fantôme de Christine Boutin: ex-ministre, payée 9 500 euros en sus de sa retraite de parlementaire. Une somme qu’elle a abandonné sous la pression médiatique.
- 31/ L’utilisation de jet privé par deux ministres au moins, Estrosi puis Joyandet.
- 32/ L’affaire des cigares: 8 500 euros de cigares payés à Christian Blanc sur les comptes de son secrétariat d’État.
- 33/ Le cumul salaire/retraite de 10 ministres.
- 34/ L’indemnisation de Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit Lyonnais: Christine Lagarde n’a pas d’autre choix que d’intervenir pour permettre à Tapie de toucher 405 millions d’euros de dommages et intérêts.
- 35/ Les deux logements de fonction de Christian Estrosi.
- 36/ Les conflits d’intérêts d’Alain Joyandet: secrétaire d’État et patron d’une entreprise de distribution de bateaux en bois précieux africain.
- 37/ L’appartement de fonction de Fadela Amara: illégalement mis à disposition de sa famille.
4/ La politique extérieure
« Je veux que partout dans le monde, les opprimés, les femmes martyrisées, les enfants emprisonnés ou condamnés au travail, sachent qu’il y a un pays dans le monde qui sera généreux pour tous les persécutés, c’est la France. » (N. Sarkozy, Mai 2007)
- 38/ Kadhafi plante sa tente à Paris: en Décembre 2007 Sarkozy invite le dictateur Libyen et celui-ci plante sa tente dans la résidence officielle de l’Hôtel Marigny à Paris.
- 39/ Le rapprochement avec Bachar El Hassad: jusqu’au évènements récents la France de Sarkozy n’a eu de cesse de se rapprocher de la Syrie d’El Hassad qui massacre aujourd’hui son peuple comme hier son père.
- 40/ Le mépris affiché pour la Turquie: en faisant de la non-entrée de la Turquie dans l’Union Européenne une promesse de campagne Sarkozy avait annoncé la couleur. Les 5 années du quinquennat auront été désastreuses pour les relations avec cette plaque tournante diplomatique du Moyen-Orient. Judicieux ?
- 41/ Le reniement de 30 ans de diplomatie Française: Sarkozy est arrivé à l’Élysée avec une idée bien particulière de la politique étrangère à mener, à commencer par un alignement systématique sur la position Américaine, comme pour mieux marquer sa différence avec les précédentes présidences. Il a pour cela « chamboulé » le Quai d’Orsay en imposant ses hommes. Le retour d’Alain Juppé au commande lors du dernier remaniement, marquera un virage à 180 degrés avec le retour en fonction de quelques « historiques », et le replis vers une diplomatie beaucoup plus classique.
- 42/ Un copinage ambiguë et intéressé avec les Qataris: matérialisés par la suppression de l’impôt sur la plus-value immobilière pour les investisseurs de nationalité qataris sur le sol Français (des Qatariens qui ne reculent devant rien pour obtenir ce qu’ils veulent) .
5/ La façon de gouverner
« Pour Radio France, j’ai choisi Jean-Luc Hees. J’ai proposé au CSA, qui a donné un avis favorable. Puis les commissions à l’Assemblée et au Sénat ont voté pour et ont donné un avis favorable. En quoi n’est-ce pas démocratique ? » (N. Sarkozy, Février 2012)
- 43/ La tentative de faire taire l’écrivaine Marie Ndiaye
- 44/ L’affaire du montant exorbitant des montants des sondages de l’Élysée: révélateur à la fois d’une navigation à vue et d’une démagogie sans précédent
- 45/ La réforme de la nomination des patrons de l’audio-visuel public: désormais choisis par le président lui-même
- 46/ La pratique contestable de l’ouverture: les électeurs de Droite ont-ils voté Sarkozy pour qu’il nomme Bernard Kouchner ministre des Affaires Étrangères ? En bousculant tous les codes, Sarkozy l’autocrate ne respecte rien.
- 47/ Un Premier Ministre réduit au rôle d’exécutant
- 48/ Un fait divers… une loi: comme jamais personne auparavant, Nicolas Sarkozy le ministre de l’Intérieur puis le président à fait sienne cette maxime.
- 49/ Le contournement du référendum sur la constitution Européenne: en 2005 la France vote « non » au référendum sur la constitution Européenne. En Décembre 2009 Sarkozy – qui se fait aujourd’hui le chantre des référendums – fait rentrer la France dans le traité de Lisbonne ce qui revient à mépriser le vote des Français…
6/ Une ligne politique nauséabonde
« Le drame de l’Afrique, c’est que l’Homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire« .
(N. Sarkozy, Juillet 2007)
- 50/ Le discours de Dakar: écrit par Henri Gaino, Sarkozy prononce en Juillet 2007 le terrible discours de Dakar qui fera honte à la France entière.
- Les innombrables dérapages du ministre Claude Guéant (entres autres):
- 51/ Une « Immigration incontrôlée« : le 15 mars 2011 Claude Guéant évoque « l’immigration incontrôlée » et « le sentiment (des Français) de ne plus être chez eux »
- 52/ Un « excès d’immigration« : il confirme ensuite ses propos en disant « qu’un excès d’immigration trouble les Français ».
- 53/ Une « croisade contre Kadhafi« : le 22 mars il enchaine en se félicitant que « Nicolas Sarkozy ait pris la tête de la croisade contre Kadhafi » (voir notre article à ce sujet).
- 54/ « Les civilisations ne se valent pas« : le 4 Février 2012 il assène: « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas… nous devons protéger notre civilisation»
- 55/ « Toutes les cultures ne se valent pas« : quelques jours après, loin de regretter son dérapage, Claude Guéant persiste: ‘Toutes les cultures ne se valent pas‘«
- 56/ Le débat sur l’identité nationale: aussi démagogique qu’inutile, avec son sillage de dérapages.
- 57/ La circulaire pour les diplômés étrangers: dans une circulaire, datée du 31 mai 2011 et signée de sa main, Claude Guéant restreint la possibilité pour des diplômés étrangers d’obtenir un statut de salarié après leurs études.
- 58/ La politique des quotas pour les expulsions: sous le quinquennat de Sarkozy le nombre d’expulsés ne dépend pas du nombre d’étrangers entrant illégalement en France, mais de quotas annuels fixés par le Ministère de l’Intérieur…
- 59/ Le discours de Grenoble: en Juillet 2010 à Grenoble Sarkozy demande à ce que « la nationalité française soit retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police ou de toute autre personne dépositaire de l’autorité publique« . Sa proposition revient à créer des citoyens de seconde zone, les citoyens Français « d’origine étrangère » avec des droits différents… Vous avez dit égalité ?
- 60/ Les expulsions de Roms: Durant tout l’été 2010 de nombreux camps de Roms (avec femmes et enfants) sont démantelés sans ménagement en France et leurs occupants expulsés, provoquant l’indignation de nombreuses personnalités de gauche comme de droite, et surtout la colère de la commissaire Européenne à justice Viviane Reding: « C’est une honte […] C’est une situation dont je pensais que l’Europe ne serait pas témoin après la Seconde Guerre mondiale« .
Et qui font soixante raisons de ne pas renouveler notre confiance à Nicolas Sarkozy ! Cette fois-ci on ne pourra pas dire que l’on ne savait pas ! Le 22 Avril et le 6 Mai c’est à nous de jouer.
19 réponses à 12/04/2012 – 60 raisons pour ne pas (plus) voter Nicolas Sarkozy